L’intérêt. Avis aux candidats qui chercheraient un programme « santé » clés en main pour la campagne présidentielle. Avec « L’Autonomie solidaire en santé », l’économiste Frédéric Bizard signe un ouvrage charpenté, cohérent avec ses livres précédents. C’est le fruit des travaux menés depuis trois ans au sein de son think tank, l’Institut Santé. L’ambition n’est pas mince : il s’agit de reconstruire le système, du sol au plafond, pour passer d’une logique de « soins » à la « santé publique ». Selon l’auteur, c’est la seule façon d’éviter que le modèle français ne périclite dans la triple transition en cours (vieillissement, chronicisation du soin, révolution technologique).
La philosophie. Le futur système de santé publique imaginé par Frédéric Bizard devra reposer sur la solidarité, notion essentielle de la Sécurité sociale, mais aussi sur l’autonomie : la liberté de choix et l’émancipation du citoyen, au moment où l’on passe d’une société de statuts à une société d’individus. Cela implique un pilotage à partir de la demande (l’assuré qui cherche à se maintenir en bonne santé) et non de l’offre (hôpitaux, médecins…). Le changement serait radical, alors que l’on ne cesse depuis 1995 de « transférer tous les pouvoirs de gouvernance à l’Etat », « sans la mise en place d’un contre-pouvoir ».
Les réformes. Alors que l’on parle de « grande Sécu », l’auteur plaide pour le décroisement des risques, avec un payeur unique par prestation, et pour un ticket modérateur non-assurable. Les territoires de santé devront mettre en place des maisons médicales de garde équipées en radiologie et biologie pour assurer la permanence des soins en ville. Un parlement citoyen en santé serait créé.
« L’Autonomie solidaire en santé », de Frédéric Bizard, éd. Michalon, 286 pages, 19 €.