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Le pari de la révolution ?

Censure du gouvernement sur notre protection sociale : le mensonge et la peur ne font manifestement pas une bonne politique !

 

Une ancienne première ministre et des ministres en exercice ont tenté le coup de la peur sur la population.

Les cartes vitale ne fonctionneront plus le 1er janvier, les hôpitaux ne seront plus financés…

Le fonctionnement de notre protection sociale est régi principalement par le code de la protection sociale et beaucoup de mesures financières sont d’ordre réglementaire.

C’est ainsi que la hausse de la consultation médicale à 30€ sera bien effective et remboursée à 70% par l’assurance maladie car c’est une mesure issue de négociation entre syndicats et CNAM et légiférée par voie réglementaire.

C’est ainsi que les pensions de retraite seront revalorisées de 2,2% au 1er janvier 2024 (et non de 1,1% comme dans le Plfss 2025) car l’indexation des retraites est inscrite dans le code de la sécu…

Le PLFSS 2025 ne s’appliquera pas au 1er janvier 2025 mais les Français continueront à bénéficier de la sécurité sociale.

C’est une vérité qu’il eut été bon d’affirmer pour rester crédible et surtout pour expliquer l’objet du PLFSS et ses limites.

L’objet du PLFSS est de garantir la soutenabilité financière de notre protection sociale aussi bien par son emprise sur l’activité économique (souvent négligée) et par son équilibre financier à long terme.

Alors que notre dette sociale est de 145Mrds€ à fin 2023, le PLFSS 2025 conservait des déficits supérieurs à 16 Mrds€ chaque année à 5 ans, malgré des économies de l’ordre de 15 Mrds€, par rapport à la hausse tendancielle des dépenses.

Sans application du PLfss 2025, le déficit en 2025 ne sera pas de l’ordre de 17 Mrds€ mais proche de 30 Mrds€.

La première vérité est que c’est le contrat social intergénérationnel que l’on tue avec cette incapacité à maitriser nos comptes sociaux.

C’eût été bon de le rappeler aux retraités d’aujourd’hui, sachant que ce type de décision affaiblit sérieusement la qualité de retraites de demain (des actifs d’aujourd’hui).

Il faut dire à nos enfants « nous vous aimons beaucoup mais vous devrez demain rembourser la dette qui nous a permis de maintenir nos retraites actuelles plutôt que de bénéficier demain de votre droit à une retraite décente« 

La deuxième vérité est que même avec le PLFSS 2025, la soutenabilité de notre protection sociale n’est pas assurée sans une réforme systémique de notre système de santé dans les 2 ans et des retraites dans les 5 ans (cf. article).

Le discours de vérité cher au Premier Ministre démissionnaire aurait conduit à marteler ces deux vérités et en cela aurait rendu cette période utile pour l’avenir de notre contrat social.

Au lieu de cela, nous avons eu des contre-vérités du pouvoir en place pour faire peur, qui se sont ajoutées à celles de l’opposition pour faussement rassurer le peuple que la France pouvait continuer à financer à crédit notre protection sociale !

Il va falloir en effet que le(a) prochain(e) Premier(e) Ministre tienne un discours de vérité si on veut conserver une forme de contrat social, et pas simplement à son discours d’investiture !

Sans quoi, autant faire le pari de la révolution !

 

 

Frédéric Bizard

 

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