Frédéric Bizard

La Librairie de l’éco de BFM – Frédéric Bizard invité d’Emmanuel Lechypre

Librairie de l’éco -17/05/2017 – Frédéric Bizard et Bruno Teboul sont les invités d’Emmanuel Lechypre

« Protection sociale: Pour un nouveau modèle ».
Tout comprendre sur la nécessaire réforme de notre protection sociale.

 

La France fait face à un nouveau monde qui l’oblige à repenser ses institutions, dont son modèle social. Le défi est aussi colossal qu’en 1945 : imaginer les nouvelles fondations économiques et sociales pour les prochaines décennies. Notre protection sociale génère le plus haut niveau de dépenses sociales au monde (34% du PIB) tout en se montrant peu efficace pour lutter contre le chômage, la pauvreté et les inégalités sociales de santé entre autres. Le modèle est à bout de souffle.

La révolution technologique, l’économie numérique et le vieillissement de la population ont changé la nature des risques et modifier la donne pour les gérer. Notre modèle actuel a été pensé à une époque où les risques sociaux étaient de courte durée (maladies aiguës, retraite de moins de dix ans, pas de chômage), les familles et les emplois salariés stables.  Le XXIème siècle est marqué par des risques longs (maladies chroniques, 25 ans de retraite en moyenne, chômage de longue durée), des familles plus dissolues et des carrières discontinues.

Ce changement d’environnement impose une nouvelle stratégie : d’un système social qui protège par le versement d’un revenu de substitutions vers des individus passifs dans la gestion du risque, il faut aller plus loin et passer à un système qui mobilise les capacités individuelles pour rendre chacun actif et autonome dans cette gestion. Le nouveau modèle doit protéger des personnes dotées de droits sociaux leur garantissant une autonomie économique et sociale.

L’auteur définit cinq principes socles pour le nouveau modèle social – universalité et solidarité, autonomie et liberté, engagement individuel, démocratie sociale et équité intergénérationnelle – qu’il va appliquer pour réformer nos systèmes de retraite et de santé, notre politique de lutte contre la pauvreté et la protection au travail. Le nouveau modèle est de type universel puisqu’il assoit les droits sociaux sur la personne et non plus sur le statut professionnel du travailleur, qui caractérisait notre modèle actuel, dit corporatiste.

Les dépenses sociales ne sont plus considérées uniquement comme de la consommation de prestations pour réparer les risques mais avant tout comme un investissement sur les capacités individuelles des individus pour les rendre capables d’anticiper les risques.  Le nouveau modèle génère de substantiels économies administratives grâce à la présence de régimes uniques universels dans chaque branche et permet une baisse de la demande sociale à terme.

Son financement repose moins sur la masse salariale ce qui améliore la compétitivité de notre économie. Il rend compatible l’atteinte d’un haut niveau de protection sociale avec une croissance économique soutenue.

Selon l’auteur, il y a urgence à réformer. Contrairement aux précédentes révolutions industrielles, la durée de la révolution numérique va se compter en années et non en décennies.

 

 

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