Frédéric Bizard

Complémentaires santé: les données clés à connaître !

Suite à la forte hausse des tarifs des complémentaires santé ces dernières années, voici un tour d’horizon des données sur ce secteur et des propositions pour construire un système de financement adapté aux défis contemporains en santé, juste, efficient et durable financièrement.

 

1/ Une hausse des tarifs  difficilement  justifiable

Tableau 1: Comparaison de la hausse des tarifs des complémentaires santé
avec l’ONDAM : un écart de 118%

ONDAM = objectif national de dépenses d’assurance maladie

 

Graphe 1 : Comparaison de la hausse des tarifs avec l’ONDAM depuis 2021

Source: Drees – ACPR- PLFSS 2025 – Institut Santé

 

Tableau 2 : Comparaison de la hausse des tarifs des complémentaires santé avec l’inflation : un écart de 128%

Graphe 2 : Comparaison de la hausse des tarifs avec l’inflation depuis 2021

Source: Drees – ACPR- INSEE- PLF 2025 – Institut Santé

Le vieillissement de la population est globalement favorable aux mutuelles, l’assurance maladie supportant l’essentiel des coûts additionnels

On observe une baisse de 60 points de base depuis 2019 de la part des Organismes complémentaires dans la prise en charge des dépenses de soins (CSBM) en France

Graphe 3 : Évolution du taux de financement de la CSBM depuis 2010

 

La part de l’assurance maladie dans la prise en charge des dépenses de soins (CSBM) en France a augmenté de 400 points de base depuis 2019.

Tableau 3 : Financement par la sécurité sociale dans le financement de la CSBM et de ses composantes

 

La hausse des dépenses de santé est tirée essentiellement par la hausse des volumes (à 79% depuis 2013).

 

Tableau 4 : Évolution des dépenses de santé en volume et en prix depuis 2013

Les prix des biens et services de santé en France sont 30% plus bas que ceux de la moyenne des pays de l’OCDE.

 

Graphe 4 : Comparaison des prix dans le secteur de santé entre les pays de l’OCDE en 2021 

Source : OECD Secretariat estimates, 2023

Les dépenses les plus coûteuses (médicaments innovants, ALD, interventions hospitalières coûteuses) ne sont pas prises en charge par les complémentaires santé.

 

Schéma 1 : Dépenses des organismes complémentaires pour les principaux postes de la CSBM en 2023

 

Les frais de gestion des complémentaires ont augmenté de 2 Mrds € depuis 2011, soit + 3% par an, malgré la montée en puissance du numérique dans la société et la concentration du secteur, alors que ceux de la sécurité sociale ont baissé de 124 M€ sur la même période.

 

Graphe 5 : Coûts de gestion des complémentaires santé et de la sécurité sociale en M€ depuis 2011

De 2014 à 2022, les complémentaires santé ont multiplié par 5 leurs dépenses dans les médecines douces, qui sont nettement au-dessus du milliard d’euros depuis 2023.

 

Graphe 6 : Dépenses des complémentaires dans les médecines douces depuis 2014 (En M€)

 

 

2/ Un fardeau de plus en plus insoutenable pour la classe moyenne

La triple peine de la retraite pour la santé en France avec des revenus qui baissent, une forte hausse des cotisations de son contrat privé, et une nette baisse de la qualité de ce dernier.

 

Graphe 7 : Un montant des cotisations deux fois plus élevé à 65 ans qu’à 40 ans

 

Graphe 8 : Évolution des coûts annuels des complémentaires santé selon l’âge (en euros)

 

Plus d’un mois de pension pour les retraités de la classe moyenne

 

Schéma 2: Le taux d’effort (part des cotisations dans le revenu disponible des ménages) atteint les 10% pour les retraités les plus modestes.

Une grande inégalité dans les cotisations et les prestations entre les contrats individuels et les contrats collectifs, au profit des seconds :

Par rapport aux contrats collectifs, les contrats individuels sont :

 

 

 

 

Source : Drees – Mission d’information du Sénat, Septembre 2024 – Institut Santé

Pourtant, les dépenses de santé croissent fortement après 60 ans :

 

 

Graphe 9 : Évolution des dépenses remboursables avec l’âge en 2022

Graphe 10 : Un impact macroéconomique avec 2 points de PIB de cotisations en 2025

 

 

Tableau 5: 82 milliards de réserves financières pour les assureurs en santé, dont 2/3 ne sont pas des réserves prudentielles.

 

Graphe 11 : 668 opérateurs recensés en 2021 pour un système en réalité faiblement concurrentiel quant au choix des garanties et des tarifs du fait de l’opacité du marché et de la faible lisibilité des contrats.

Un manque à gagner de recettes fiscales et sociales de 10 milliards € par an pour l’Etat, principalement dû aux contrats collectifs

Tableau 6: Dépenses publiques liées aux contrats de complémentaires santé (en Mrds €)

 

3/ Vers un nouveau modèle de financement

 

Une sécurité sociale plus efficiente grâce au respect de ses fondamentaux 

 

Un rôle redéfini pour les mutuelles

 

 

 

Des gains multiples

 

Schéma 3 : Futur système de financement de la santé en France

Source: Institut Santé

 

 

 

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